Film de Lee Daniels (2013)
Lee Daniels est un réalisateur et acteur noir américain, que l’on connaît notamment par son film présenté à Cannes en 2012, Paperboy, qui, par parenthèse ne m’avait pas spécialement enthousiasmée.
Le majordome est fondé sur une histoire vraie. Le film commence dans les années 20, dans le Sud des EU très ségrégationniste, et plus précisément dans une plantation de coton où l’on assiste à une scène terrible où le fils de famille viole une femme qui travaille sur la plantation, pratiquement devant les yeux de son mari noir et de son fils. Lorsque le mari veut intervenir il l’abat comme un chien, ce que légalement il a le droit de faire. Le ton est donné. L’enfant devenu jeune homme s’enfuit vers le Nord et à la suite de diverses péripéties finit par occuper un poste prestigieux, celui de majordome à la Maison blanche. Nous sommes dans les années 50. A travers l’histoire de ce majordome qui en 30 ans a connu 7 présidents, d’Eisenhower à Reagan, Daniels retrace l’histoire de la lutte des noirs pour l’abolition de la ségrégation et la reconnaissance de leurs droits civiques. Même si le film n’est pas dénué de critiques du point de vue cinématographique (trop de plans très courts situés en plusieurs endroits pour montrer la simultanéité des situations), il est historiquement très intéressant, un peu la suite de Lincoln de Spielberg, et incontestablement très émouvant (on dit qu’Obama, qu’on voit dans le film d’ailleurs, a pleuré, mais il n’est pas le seul). Le rôle du majordome est remarquablement interprété par Forest Whitaker qui avait campé, on s’en souvient un admirable Idi Amin Dada, dans le film de Kevin Mc Donald, Le dernier roi d’Écosse et plus récemment, en 2013 à Cannes, dans le film hors compétition de Jérôme Salle, Zulu. Un film à voir.