TOM À LA FERME

TOM À LA FERMEAuteur : Xavier est un réalisateur de 25 ans qui a déjà 5 films à son actif. Sélectionné dès son premier long métrage, « J’ai tué ma mère », à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2009 où il rafle trois Prix, il revient par deux fois à Un certain regard avec « Les Amours imaginaires » et « Laurence Anyway ». Il remporte le Prix Fipresci (critique internationale) à la dernière Mostra de Venise avec  « Tom à la ferme ».

Résumé : Un jeune publicitaire voyage jusqu’au fin fond de la campagne pour les funérailles de son ami et constate que personne n’y connaît son nom ni la nature de sa relation avec le défunt. Le frère aîné de celui-ci, Francis, macho homophobe, lui impose un jeu de rôles malsain visant à protéger sa mère et l’honneur de leur famille. Une relation toxique et ambiguë s’amorce entre eux faite de violence et d’attirance inavouée.

Analyse : Ce jeune Xavier Dolan a décidément beaucoup de talent, et un talent très varié car il a été aux manettes principales de son film : scénariste, costumier, acteur et monteur.

Tiré d’une pièce de théâtre le film se déroule presque à huit clos, avec un climat lourd, pesant, menaçant et un suspens, qui ne sont pas sans rappeler le grand Hitchcock auquel Dolan rend un hommage très appuyé : rappel de la scène de la douche de « Psychose », course poursuite dans un champ de maïs qui rappelle « La mort aux trousse ». Le tout aidé par une musique où prédominent les cordes, digne des films du grand maître.

La relation entre Tom et le frère du défunt met très mal à l’aise car elle est faite de violence physique et sadique de la part du frère et d’une fascination masochiste, véritable syndrome de Stockholm, qui fait que Tom prolonge son séjour dans ce milieu si loin du sien, bien plus qu’il ne devrait. Il s’ensuit un malaise, certes cultivé par le réalisateur, mais qui peut finir par gêner et trouver que le dénouement est bien long à venir.

Par le genre de son film, Dolan s’éloigne de ses premières réalisations, comme s’il s’éloignait de sa jeunesse pour une œuvre de maturité. Certes son film est bouillonnant, mensonges, manipulations, séduction sur fond de violence physique. Sa dénonciation de l’homophobie ordinaire est poignante et efficace ; l’évolution psychologique de Francis est intéressante et bien menée. Il reste que ce n’est ni un grand film ni un grand thriller.

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