Auteur : Emmanuel Leconte est un acteur et réalisateur français. Il a réalisé L’ADN de nos ancêtres, Les Tudors, La Ravisseuse, Une femme d’honneur, Madame le Proviseur. Daniel Leconte est un producteur, scénariste et réalisateur français. Il a surtout produit et réalisé des documentaires comme notamment Fidel Castro, l’enfance d’un chef (2004), C’est dur d’être aimé par des cons (2008) Le bal des menteurs, Le procès Clearstream (2010, Carlos (2010).
Résumé : Le 7 janvier 2015 s’est produite la tragédie que nous connaissons : l’hebdomadaire satirique Charlie Hebo est victime d’un attentat qui provoque la mort de douze personnes parmi les plus grands dessinateurs de presse. Le lendemain une policière est tuée dans la rue et le lendemain encore un supermarché juif est attaqué avec l’assassinat de quatre personnes. Ce documentaire veut rendre hommage à toutes ces victimes.
Analyse : C’est un documentaire poignant que nous présentent Daniel Leconte et son fils en faisant revivre avec tant de présence, la joie de vivre, la drôlerie, les sourires, l’irrévérence juvénile de ces dessinateurs qui ont peuplé notre (en tout cas ma) jeunesse et qui nous les rend si attachants. Une bande de grands gamins qui prennent la vie et les problèmes sérieux en dérision, qui ne veulent pas se laisser gagner par la mélancolie ; tout est matière à rire et en les voyant, on en est convaincus.
Le film part des évènements de 2007 lorsque l’hebdomadaire est jugé pour avoir publié des caricatures de Mahomet au nom de la liberté d’expression et pour soutenir un journal danois. Tout part de là en effet. Et les auteurs ne manquent pas de fustiger l’ensemble de la presse française qui s’est montrée très frileuse à l’époque. Tant il est vrai que si tous les journaux avaient publié ces caricatures, le sort de Charlie Hebdo eut été peut-être différent. Des extraits de C’est dur d’être aimé par des cons émaillent le documentaire.
Le film élargit le propos. C’est un hommage à toutes les victimes, celles du 7 janvier bien sur mais aussi celles du 8 et du 9. C’est la raison pour laquelle il revient sur cette journée de solidarité du 11 janvier, égratignant au passage les propos sceptiques de certains journalistes, comme notamment Delfeil du Nouvel observateur.
Il a été reproché au documentaire de ne pas se pencher sur les causes du drame. Mais ses auteurs ont voulu rester « au seuil du drame ». Ils ont voulu faire une œuvre sous le signe de la sensibilité et de l’émotion. Témoin ce passage où Coco, pathétique et tellement émouvante raconte avec des larmes qui lui échappent comment, une kalachnikov dans le dos, elle a du ouvrir la porte de la rédaction aux terroristes.
Ce film est un indispensable devoir de mémoire. « C’est une bonne action ».