Festival de Cannes le 19 mai 2016

  •  Juste la fin du monde, de Xavier Dolan. Superbe Dolan ! Ce film est adapté de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, qu’il a écrite en 1990 alors qu’il était atteint du sida. C’est la seconde fois que Dolan réalise un film à partir d’un texte qui n’est pas de lui (la première étant Tom à la ferme). Mais ce texte semble écrit pour lui. Un huit clos familial terrifiant, dans une famille de névrosés et de violents. La mère, Martine, Nathalie Baye, maquillée à outrance, sous une perruque noir de geai, cache mal ses blessures sous une faconde et une vivacité parfois inquiétantes. Antoine l’aîné, Vincent Cassel, connard violent qui ne sait pas parler tranquillement et qui vocifère à tout moment sur tout le monde, ordurier à souhait. La dernière sœur, Suzanne, incarnée par Léa Seydoux, qui se cherche et qui a sa part d’hystérie. Catherine, épouse souffre douleur d’Antoine, magnifiquement incarnée par Marion Cotillard dans un registre nouveau pour elle, que tout le monde prend pour une idiote et qui a du mal à s’exprimer, mais qui en fait sera la seule à tout comprendre. Au milieu de ces névrosés, débarque Louis, le frère, magnifique Gaspard Ulliel, intellectuel fin et distingué, écrivain réputé, homosexuel. Après douze années d’absence il revient dans sa famille pour lui annoncer sa mort prochaine. Mais il ne peuvent et ne veulent l’entendre. Ce film est différent des autres, plus retenu, moins sentimental. Pour éviter de faire une pièce de théâtre filmée, Dolan cerne au plus près ses personnages, par de gros plans sur les visages, en particulier sur Louis, qui reste le plus souvent silencieux et dont les états d’âme passent par l’expression alors que les autres hurlent et vocifèrent. Des plans, des couleurs, dignes du talent du cinéaste que l’on connait et qui ne déçoit pas. Je ferai un article plus détaillé au moment de sa sortie en salle, prévue pour le mois de septembre.
  •  Bacalauréat du réalisateur Roumain Cristian Mungiu. Palme d’or à Cannes en 2007 avec 4 mois, 3 semaines, 2 jours ; Prix d’interprétation pour ses interprètes féminines dans Au-delà des collines en 2012. Le cinéaste nous donne ici un beau portrait d’un père soucieux de l’avenir de sa fille qui va passer le baccalauréat et va, si elle l’obtient, partir à l’étranger. A cette occasion il bouscule certains principes qui ont cimenté sa vie. Le réalisateur en profite pour nous donner une vision de la corruption et des passe-droits qui régissent cette société roumaine actuelle, mais de ce point de vue rien de nouveau. Le film est très soigneusement réalisé, et malgré sa longueur, ne suscite à aucun moment l’ennui. Toutefois il est un peu gâché par des scènes incompréhensibles et trop d’interrogations demeurent après le film.

One Comment

  1. Comment peut on couvrir de tant de compliments ce film de Dolan qui n’est en somme que du théâtre filmé construit sur une succession de plans rapprochés poitrine de champs contrechamps, et qui repose sur un dialogue verbeux et étouffant et sur des personnages tellement nombrilesques qu’ils ne sortent jamais de leur propre petite histoire !!!!

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