MONTPELLIER DANSE 4 juillet

Salia Sanou, Du désir d’horizons

Salia Sanou, danseur chorégraphe est né au Burkina Faso en 1969. Il y suit des cours de théâtre et de danse africaine, avant d’intégrer en 1993 la compagnie de Mathilde Monnier à Montpellier. Il fonde en 1995 avec Seydou Boro la compagnie Salia nï Seydou qui obtient plusieurs prix internationaux. Ils créent plusieurs pièces (L’appel, Un pas de côté, Poussière de sang, notamment). De 2003 à 2008 il est artiste associé à la Scène nationale de Saint-Brieuc et de 2009 à 2010 il est en résidence au CND-Pantin. Il fonde en 2011 la compagnie Mouvements perpétuels. Il monte Au-delà des frontières pour le festival de danse de Montpellier en 2012, Doubaley ou le miroir en 2013 et Clameur des arènes en 2014. Avec Seydou Boro il crée et dirige la biennale Dialogues de corps à Ouagadougou et le Centre de développement chorégraphique La Termitière. Dans le cadre de « Refugees on the move » ce centre conduit des ateliers dans les camps de réfugiés maliens de Saag-Nioniogo qui rassemblent plus de 35 000 personnes. La danse y est un moyen de réduire la violence intra et intercommunautaire tout en redonnant confiance et dignité aux déplacés.

De la danse, rien que de la danse, et de la plus belle, de la plus enthousiasmante même si elle aborde un sujet grave : les réfugiés. Une des danseuses dit en effet un texte d’où l’on comprend bien qu’il s’agit de ces peuples en mouvement, qui au péril de leur vie sont en quête d’un monde meilleur et en paix. Preuve que l’on peut parler des horreurs et des violences de notre monde en faisant du beau. Quatre femmes, quatre hommes qui occupent l’espace avec grâce, enthousiasme et vigueur, dans une belle scénographie de Mathieu Lorry Dupuy qui utilise habilement des lits de camps, placés, déplacés, déplacés encore. Des réminiscences de Méditerranée, et tout particulièrement de la Grèce, lieu stratégique pour les réfugiés où, sur une musique inspirée du sirtaki, la troupe se réunit dans un enthousiasme et une gaité communicatifs. Ce n’est pas de la danse africaine, mais dans le dernier morceau, par la musique et les gestes il y a un vent d’Afrique qui souffle.

Le public ne s’y est pas trompé : une standing ovation de plusieurs minutes pour ce merveilleux spectacle. Ouf ! il était temps !

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