MONTPELLIER DANSE 2 juillet

Dança Doente, Marcelo Evelin, Demolition Incorporada 

Marcelo Evelin est un chorégraphe brésilien. Il vit et travaille à Amsterdam et à Teresina (Brésil). En Europe depuis 1986, Marcelo Evelin utilise la danse comme média et collabore avec des artistes qui se servent d’autres langages pour des projets qui incluent le théâtre physique, la musique, la vidéo, l’installation et le travail in situ. Créateur indépendant, il a fondé sa propre compagnie, Demolition Inc., et enseigne à l’École du Mime à Amsterdam. Il organise des ateliers et des projets collaboratifs dans différents pays d’Europe, aux États-Unis, en Afrique, au Japon, en Amérique du Sud et au Brésil, où il est retourné s’installer partiellement en 2006. À Teresina, la capitale de l’État du Piauí, il a créé le Núcleo do Dirceu, un collectif d’artistes et une plateforme indépendante pour le développement et la recherche sur les arts du spectacle vivant contemporain, un projet qu’il a coordonné jusqu’en 2013. Ses spectacles Matadouro (2010) et De repente fica tudo preto de gente (2012) sont actuellement présentés dans des festivals et théâtres au Brésil et à l’étranger.

Dança doente se traduit par « danse malade ». Dans cette chorégraphie c’est bien de corps malades dont il s’agit et pas seulement de danse. Les danseurs avancent soit à petits pas très lents, soit de manière saccadée avec des gestes désordonnées, hésitants, dans un déséquilibre difficilement maîtrisé, les bras raides et les poignets pliés à l’intérieur, comme peuvent le faire certains malades mentaux. Une toile tendue au milieu d’une partie de la scène permet aux danseurs de cacher le haut de leur corps. Puis les hommes se dénudent, dont le chorégraphe qui est sur scène, avec sa belle barbe blanche qui porte son âge, et c’est la vision du bas de leur corps dansant, au dessous de la ceinture, qui nous est donné de voir. Tout le spectacle (1 h 30) est ainsi, lent, terriblement lent et ennuyeux car sans surprise et répétitif. Mais la surprise vient à la fin (dommage pour les spectateurs qui ont quitté par grappes le spectacle !). Dans une animation soudaine, le chorégraphe et un danseur, tous deux pratiquement nus, se jettent furieusement l’un sur l’autre dans une scène de sodomie presque en live ! (La renaissance de la danse ?) Puis la musique s’arrête, les danseurs quittent un à un le plateau. Seul reste un danseur qui avec une petite guitare, joue quelques notes en traversant la scène centimètres par centimètres, ce qui dure bien une dizaine de minutes. Que c’est long et éprouvant pour le spectateur ! Marcelo Evelin dit s’être inspiré du butô. Je n’en ai pas perçu grandes traces. Certes il s’interroge sur ce que peut signifier la danse pour des corps fatigués, fragiles, souffrants et il a l’ambition de montrer la face sombre de la vie et de rompre avec les certitudes de la danse contemporaine. Danse malade, plutôt anti danse. Et quelle souffrance pour … le spectateur !

 

Laisser un commentaire