Le 71ème festival de Cannes s’est ouvert par la projection du film d’Ashgar Farhadi Every body knows ou Todos lo saben. Ce cinéaste iranien est plein de talent car il est également scénariste, chef décorateur, chef costumier. Il tourne très volontiers des films à l’étranger. On le connaît sur la Croisette par son film Une séparation, tourné en 2011 et qui a obtenu plusieurs prix. Puis il tourne en France Le passé en 2013 et revient en Iran pour son film Le client qui obtient le prix du scénario à Cannes en 2016. Son dernier film se passe en Espagne avec Pénélope Cruz et Javier Barden. Ici il pose son regard sur un petit village de Castille. A l’occasion du mariage de sa sœur Laura revient en Espagne avec ses deux enfants, son mari (Ricardo Darin) étant resté en Argentine. Elle y retrouve Paco (Javier Barden) un ex-amant, qui a acheté la propriété familiale. Mélange de relations amoureuses, économiques, juridiques, cher au réalisateur. Il aime explorer les relations familiales au moment de crises. Au début du film tout est léger, tout semble bien se passer, la fête de mariage est belle et chaleureuse, jusqu’au moment où arrive un drame, que je ne vous dévoilerai pas. Cette situation va révéler les personnages, au départ assez ordinaires ; elle va révéler surtout de lourds secrets de famille. On entre alors dans un film noir, avec des retournements de situation, et des moments de grande tension où la parole se libère. Farhadi ne peut pas faire un mauvais film. Mais j’ajouterai à regret deux bémols importants. D’une part le film est trop long. Une demie heure de moins lui aurait donné certainement plus de force. Mais surtout je trouve qu’il y a une grosse faiblesse dans le scénario. Le moment où le secret de famille est révélé est tellement artificiel et si peu subtil que des spectateurs ont rit dans la salle alors que cela se voulait être un moment de grande intensité dramatique. C’est mauvais signe !
Bon festival de Cannes 2018 !