Je m’aperçois que je n’ai pas présenté le Festival de La Roque d’Anthéron pour les nouveaux abonnés qui ne le connaitraient pas. Je reprends ce que j’écrivais l’an passé.
La Roque d’Anthéron est un village du Luberon devenu célèbre par ce festival qui a atteint une renommée internationale. Créé en 1980 par René Martin, il se déroule dans plusieurs endroits du voisinage (Lourmarin, Lambesc, Cucuron, Aix-en-Provence, Gordes, Arles etc…) mais l’essentiel des concerts a lieu à La Roque, dans le parc du château de Florans, aménagé à cet effet. Le lieu est magique. Des platanes et des séquoias centenaires. L’estrade et sa coque qui permet une acoustique de grande qualité, sont sur un petit plan d’eau. En juillet les concerts commencent à 21h30 car les cigales sont moins actives à cette heure de l’été.
Le second concert auquel j’ai assisté en compagnie d’amis, a été plus varié que le précédent, toujours avec l’Orchestre national de Marseille sous la direction de Lawrence Foster (voir ma fiche précédente). Au programme, P. Dukas L’apprenti sorcier, puis le Concerto pour piano et orchestre n. 5 en fa majeur opus 203 « L’Égyptien », de C. Saint-Saëns, avec Michel Dalberto au piano.
Michel Dalberto se forme au CNSMD de Paris dans la classe de Vlado Perlemuter, lui-même disciple d’Alfred Cortot. Après ses succès aux prestigieux concours internationaux Clara Haskil (1975) et Leeds (1978), sa carrière s’affirme dans le monde entier. Reconnu à ce jour comme l’un des meilleurs interprètes de Schubert (dont il a enregistré l’œuvre intégrale pour piano) et de Mozart dont il a joué tous les concertos pour piano, il interprète aussi de nombreuses œuvres de Beethoven, Liszt, Schumann, Brahms ou Scriabine. Associé à de grands noms de la baguette, il a également collaboré avec de grands chanteurs tels Barbara Hendricks, Jessye Norman, Nathalie Stutzman ou Stephen Genz. Il a enregistré une série dédiée à Debussy, Ravel, Fauré et Franck dont les deux premiers volumes, consacrés l’un à Debussy, l’autre à Fauré, font désormais figure de référence. Michel Dalberto est également un grand sportif, féru de ski et de plongée sous-marine.
Le jeu de ce pianiste, d’une grande affabilité avec l’orchestre et le public, est éblouissant de virtuosité bien sûr, mais surtout de sensibilité et d’émotion. Ses pianissimo sont particulièrement doux et sensibles. Il a montré toute sa virtuosité et son talent dans un bis : Liszt, Rigoletto paraphrase de concert.
La seconde partie de la soirée, consacrée à M. de Falla a été très décevante. Musique tonitruante dans un style très pompier, de peu d’intérêt (à mes yeux du moins).