Concert d’orgue à Cucuron
Cucuron est un village typique du Lubéron, près de La Roque d’Anthéron, à une quarantaine de kilomètres d’Aix-en-Provence et une soixantaine d’Avignon. Son église possède un orgue classé monument historique. C’est en 1614 que le facteur d’orgues Pierre Marchand construit un instrument de 8 jeux sur 1 clavier de 45 notes et un pédalier de 8 notes. A l’occasion d’une réparation en 1775, Genoyer rajoute une tierce et hausse le diapason. Onze ans plus tard Duges construit le buffet actuel et, tout en gardant la tuyauterie de Pierre Marchand, édifie un instrument de 13 jeux. Réparé au 19esiècle puis entre 1975 et 1983 par le facteur d’orgue Pierre Bellet, il a désormais un clavier de 48 notes et un pédalier de 16 notes.
Pour ce concert, les orgues étaient tenus par Constance Taillard. Née en 1994, elle débute ses études musicales au Conservatoire de Mulhouse, sa ville natale. Diplômée en clavecin et orgue, elle se perfectionne avec Éric Lebrun au CRR de Saint-Maur-des-Fossés, puis intègre à 17 ans le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe de clavecin d’Olivier Baumont et Blandine Rannou, et dans la classe d’orgue de Michel Bouvard et Olivier Latry. Obtenant le Certificat d’Aptitude, elle est nommée en 2016 professeur de clavecin au Conservatoire d’Arras. En tant que soliste, Constance Taillard se produit aussi bien à l’étranger qu’en France : on a pu l’entendre ainsi à la Cité de la Musique de Paris dans le cadre de l’intégrale Jean-Sébastien Bach, à la Philharmonie de Paris, au festival de La Chaise-Dieu où elle a été en résidence, et au festival Organi Antichi de Bologne en Italie. Son intérêt pour la musique contemporaine l’a dans le même temps amenée à rencontrer des compositeurs d’aujourd’hui tels Gilbert Amy ou Thierry Escaich. Invitée à plusieurs reprises de France Musique dans les émissions “Génération jeunes interprètes” et “Chambre classique”, elle a remporté en septembre 2018 le 2èmePrix du Concours international Corneille. La musique d’ensemble tient par ailleurs une place importante dans son activité ; jouant sous la direction de Julien Chauvin, Ignazio Schifani et Maxime Pascal, elle collabore avec des ensembles vocaux tels que Intermezzo, Jubilate Deo ou l’Ensemble vocal Christine Paillard. Elle a aussi dirigé durant deux ans, aux côtés d’Éric Lebrun, les chœurs de Saint-Antoine des Quinze-vingts. Soucieuse de la conservation des orgues dans leur état d’origine, elle préside l’Association Patrimoine Oltingue Sundgau qui a pour mission de préserver le Callinet le plus authentique de France.
Constance Taillard avait choisi un programme très varié, d’auteurs des 16e, 17eet 18esiècles, de musique essentiellement profane, ce qui surprend un peu tant on est habitué à entendre, dans une église, de la musique sacrée : Buxtehude, Prélude en sol majeur BuxWV 162, De Cabezon, Diferencias sobre el canto de la Dama le demanda, Clérambault, Suite du premier ton, extraits, Frescobaldi, Canzon dopo la pistola, Cabanilles, Gallardas I, Stanley, Voluntary opus 7 n°3, Roberday, Fugue 9ème et Caprice sur le mesme sujet, Beauvarlet-Charpentier, Offertoire en Simphonie concertante, extrait du Journal d’orgue, Sweelinck, Ballo del Granduca, Avison, Concerto n°1 en sol majeur.
N’étant pas familière de cet instrument je ne peux juger le jeu de la jeune organiste, mais le concert était très plaisant à écouter dans ce lieu de recueillement.
Un concert qui a du évoquer beaucoup de souvenirs.