Sylvain HUC n’est pas venu très tôt à la danse contemporaine. Il a commencé par une formation en histoire et histoire de l’art où il a achevé un essai d’anthropologie politique en histoire grecque autour de « Bestialité, sauvagerie et sexualité féminine en Grèce antique ». C’est après avoir assisté à Drumming d’Anne Teresa de Keersmaeker qu’il a découvert la danse contemporaine « de manière abrupte et inattendue », dit-il. Il intègre la formation du CDC de Toulouse en 2003. Après un parcours d’interprète, il prend la direction de la compagnie Divergences en 2014. Son travail se caractérise par une approche avant tout physique et très attachée au corps plus qu’à la danse proprement dite. Sa première création Le Petit Chaperon Rouge, connaît un grand succès. Puis Rotkäppchen, qui est une déclinaison adulte du même conte meurtrier, poursuit l’exploration de ce travail charnel entre érotisme et cruauté. Ensuite Kapput, pièce pour quatre interprètes qui s’attache au thème de l’échec et du ratage. En 2016 Boys don’t cry, trio masculin qui explore le viril, ses impasses, ses fragilités. Dans le prolongement de ce travail il crée un groupe de recherche avec des étudiants toulousains, Gameboy qui a pris aujourd’hui une dimension internationale. En 2018, il chorégraphie Sujets pour le Festival Montpellier Danse (voir la fiche du 23 juin 2018). Son solo, Lex, est présenté́ en 2019. Sylvain Huc est artiste associé à la Gymnase, CDCN de Roubaix pour la période 2020- 2022.
Nuit rassemble deux danseurs et une danseuse qui dans une semi obscurité, favorisée par de grands rideaux noirs qui barrent la scène en biais, se meuvent doucement, s’enroulant les uns aux autres en veillant à ne pas se toucher, puis avec des intermèdes de lumière plus crue, finissent par se toucher avec des mouvements lents qui manifestent bien la fascination pour les corps du chorégraphe. Dans un univers sonore et strident de musique techno, jouant toujours sur les mêmes notes, les corps glissent, se délient dans un mouvement discontinu, disparaissent, réapparaissent, pour finir par un mouvement de rotation du haut du corps, inlassablement répété dans une cadence vive pendant de très longues minutes. Alors que Sujets m’avait fascinée j’ai fini par trouver ce spectacle ennuyeux par l’absence de diversité des mouvements indéfiniment répétés.