Saeed Roustaee est un jeune scénariste et réalisateur iranien né en 1989 qui présente en compétition Leila’s Brothers, Leila et ses frères. Il a d’abord écrit et réalisé des court-métrages et un documentaire très remarqué, couronné de plus d’une centaine de prix. Son premier long-métrage, Life and a day (2016), a reçu les 9 principaux prix du Festival International du Film de Fajr à Téhéran, le plus important festival iranien, ainsi que d’autres prix en Iran et dans divers festivals internationaux. Son 2ème film, très remarqué, La loi de Téhéran (2021), a été sélectionné au Festival de Venise, nommé au César du Meilleur Film Étranger et a remporté le Grand Prix et le Prix de la Critique du festival international du film policier Reims Polar. Il présente son troisième film sur une famille avec une fratrie de quatre frères et une sœur, Leila. C’est un film puissant, dont on ne ressent à aucun moment la durée, où le réalisateur sonde la société iranienne. Certes il n’est pas question de corruption, comme c‘est souvent le cas, mais des rigidités d’une société d’un autre âge qui néglige l’avis des femmes, qui empêche par son conditionnement, tout épanouissement personnel, qui comme le dit en substance Leila inculque des convictions mais n’apprend pas à réfléchir. Une société étranglée par les sanctions internationales où un simple Tweet de Trump suffit à relancer l’inflation galopante. Les magnifiques premiers plans montrent une usine qui fait faillite, qui doit s’arrêter, et jette à la rue des centaines d’ouvriers, impayés depuis un an, qui se révoltent et sont sévèrement matés par la police. Alireza est de ceux-là et doit retourner vivre chez ses parents. Commence alors une chronique familiale où sous l’impulsion de la sœur, la seule raisonnable et sensée dans cette famille, ils essaient de s’en sortir car ils ont tous des boulots minables et des dettes, mais c’est sans compter sur leur père qui par orgueil se laisse entrainer par la partie riche de la famille et ruine la sienne. C’est un grand film qui devrait figurer en bonne place au palmarès.
Claire Denis, née 1948 est une scénariste et réalisatrice française. Elle présente en compétition officielle Stars at noon, son second long métrage en langue anglaise. Après des études à l’IDHEC et une carrière d’assistante de réalisation elle écrit et réalise son premier long métrage en 1988, Chocolat. Très autobiographique et marqué notamment par son enfance au Cameroun, il sera sélectionné en compétition officielle lors du Festival de Cannes. Son deuxième film S’en fout la mort (1990) manifeste aussi bien une certaine violence qu’une recherche sur la forme cinématographique et un rapport au corps. Elle a réalisé 16 longs métrages ainsi que des documentaires. Elle a reçu notamment le Léopard d’or à Locarno pour Nénette et Boni (1996) ainsi que l’Ours d’argent de la meilleure réalisatrice à Berlin en 2022 pour Avec amour et acharnement. Le cinéma de Claire Denis est un cinéma d’ambiance et de non-dit. Une journaliste paumée au Nicaragua sans argent, à laquelle on a ôté son passeport. Pourquoi ? Elle est obligée de se prostituer et rencontre un anglais, poursuivi par la police pourquoi ? Elle veut le sauver jusqu’à ce qu’elle le trahisse pour sauver sa peau. On ne comprend pas grand-chose. Certes il y a de l’ambiance. Mais quand il n’y a que cela !