Robyn Orlin est née en 1955 en Afrique du sud d’un père lithuanien et d’une mère danseuse polonaise. Après une formation de danse classique, elle étudie à la fin des années 70 la danse contemporaine à Londres. Elle commence sa carrière de chorégraphe en 1980. Ses thèmes de prédilection sont directement liés aux drames qui traversent son pays (apartheid, sida, pauvreté). Elle fonde en 1988 le City Theatre & Dance Group. La chorégraphe utilise une forme de danse très théâtrale accompagnée de vidéos. Elle exprime une critique de la tradition coloniale du ballet classique blanc. Critique omniprésente dans son travail, qui lui a valu une renommée mondiale en 2003 lorsqu’elle a remporté le Laurence Olivier Award pour Daddy, I have seen this piece six times before and I still don’t know why they are hurt each other (1999) : un portrait satirique des relations raciales, et des formes de danse « élitistes » occidentales. Par exemple dans la commande de l’Opéra de Paris qui lui a été faite pour L’Allegro, il penseroso ed il moderato (2007) elle met en scène des danseurs et danseuses étoiles pour moquer la suprématie du tutu. Elle reste convaincue que « l’art ne sert à rien, s’il n’est pas en prise avec le réel ». Dans ses spectacles le public est parfois amené à participer de manière interactive. Elle a créé à ce jour une trentaine de chorégraphie. En coproduction avec l’INA et ARTE, elle a réalisé son premier film Hidden beauties, dirty histories en 2004.
Elle présente à Montpellier danse sa nouvelle création ; we wear our wheels with pride and slap your streets with color… we said ‘bonjour’ to satan in 1820…
Cette création est née d’un souvenir qui l’a profondément marquée : les rickshaws zoulous, ces pousse- pousse alors nombreux dans les rues de Durban et dans la région du KwaZulu-Natal, qui avec leur démarche bondissante, lui « semblaient danser, le corps suspendu dans les airs ». Ce qu’elle nous montre dans des images d’archives ce sont ces rickshaws dont les conducteurs à pied rivalisaient d’ingéniosité dans leur tenue, la tête ornée de masques extraordinaires avec de grandes cornes. Son spectacle reflète, dans un mélange de théâtre, musique, chants et projections vidéo, les danses traditionnelles rythmées et chantées qui dégagent une énergie folle et symbolisent les efforts de ces rickshaws (cheval en zoulou), « anges volants » auxquels elle dédie ce spectacle en précisant que leur mortalité ne dépassait pas 35 ans. Elle y mêle de beaux moments de danse contemporaine. Un spectacle réjouissant souvent rythmé par des applaudissements cadencés du public.