Dans ce jardin qu’on aimait de Marie Vialle, d’après un texte de Pascal Quignard
Marie Vialle adapte, une fois encore, un texte de Pascal Quignard, Dans ce jardin qu’on aimait. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un pasteur musicien perd sa femme en couches. Il se réfugie dans le deuil, dans leur jardin, et commence à noter les bruits du monde, des chants d’oiseaux aux sons de la pluie. Il rejette sa fille Rosamund dont la ressemblance avec sa mère défunte lui devient insupportable…Un spectacle qui à partir d’un évènement dramatique, la mort d’une jeune femme de 24 ans à la naissance de sa fille, est un spectacle léger, aérien, poétique, dont on sort avec l’impression d’avoir été délesté de quelque chose de la vie. Pascal Quignard, en écrivant son roman en 2017, s’est inspiré de la vie de Simeon Pease Cheney, ce pasteur américain du XIXème siècle qui a écrit un livre intitulé Wood Notes Wild – Notations of Bird Music dans lequel il a consigné à la fois des observations sur la nature et des partitions de musique écrites à partir du chant des oiseaux, du bruit du vent, du son que font les gouttes de pluie lorsqu’elles tombent dans un seau etc… Avec une grande virtuosité, Marie Vialle qui tient le rôle de la fille du pasteur, incarné par Yann Boudaud, imite le chant de différents oiseaux (le merle-bleu, la grive, la sittelle ou la fauvette), fait vivre le texte de manière telle que plus jamais nous n’écouterons comme auparavant le chant des oiseaux, de la pluie qui s’égoutte, les bruits de la nature et de la vie. Une musique qui n’est pas sans rappeler celle d’Olivier Messiaen, notamment dans Catalogue d’oiseaux, Oiseaux exotiques ou Petites esquisses d’oiseaux. Un spectacle qui transporte, qui rend heureux.
Entièrement d’accord. Sublime