Un concert grandiose pour le dernier de ma saison. L’orchestre Sinfonia Varsovia, sous la direction d’Aziz Shokhakimov, avec au piano Alexandre Kantorow, a interprété Tchaïkovski : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol majeur opus 44 et Liszt : Concerto pour piano et orchestre n°2 en la majeur.
Alexandre Kantorow, est un pianiste français né en 1997 d’une mère violoniste et d’un père, le violoniste réputé et chef d’orchestre, Jean-Jacques Kantorow, (voir la fiche du 7 août 2021). Il est le premier pianiste français à avoir remporté en 2019, à 22 ans, la Médaille d’Or du prestigieux Concours Tchaïkovski de Moscou ainsi que le Grand Prix du Concours. Il est alors salué par la presse musicale comme le “jeune tsar” du piano français (Classica) et la “réincarnation de Liszt” (Fanfare) ; il a reçu de nombreux autres prix et est déjà̀ invité à se produire au plus haut niveau dans le monde entier. Il s’est produit très jeune en concert. Invité à 16 ans de La Folle Journée de Nantes et de Varsovie (aux côtés du Sinfonia Varsovia), il a joué depuis avec de très nombreux orchestres, dans les plus grandes salles et dans des festivals prestigieux, il est notamment régulièrement invité à La Roque d’Anthéron. Passionné de la musique de Brahms, Alexandre Kantorow manifeste un grand intérêt également pour la musique contemporaine et plusieurs compositeurs ont déjà écrit pour lui, notamment José Serebrier (Symphonic B A C H Variations pour piano et orchestre, enregistrement sorti en 2020 chez BIS et couronné d’excellentes critiques chez Gramophone, Crescendo, Pizzicato) et Guillaume Connesson (commande pour l’été 2021). Chambriste, il a partagé la scène avec des artistes de grande renommée tels Roland Pidoux, Svetlin Roussev ou encore le Quatuor Talich. Enregistrant pour le label BIS, il a gravé quatre albums qui ont obtenu les plus hautes récompenses, un album intitulé “À la russe” qui a reçu en 2017 le “Choc” de Classica, puis les concertos de Liszt et de Saint-Saëns. Désigné en 2019 “Révélation Musicale de l’année” par le Prix de la Critique, il a remporté en 2020 deux Victoires de la Musique classique : celle de “Soliste instrumental” de l’année et celle du “Meilleur enregistrement de l’année” pour les Concertos de Saint-Saëns. Son dernier enregistrement des concerti pour piano n°1 et 2 de Camille Saint-Saëns avec son père Jean-Jacques Kantorow et le Tapiola Sinfonietta a reçu le Diapason d’Or, tout comme son dernier enregistrement solo (œuvres de Brahms, Diapason d’Or 2022).
Né en 1988 à Tachkent en Ouzbékistan, Aziz Shokhakimov intègre à 6 ans l’école de musique Uspensky pour enfants doués ; il y étudie le violon, l’alto et la direction d’orchestre dans la classe de Vladimir Neymer. À 13 ans, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique national d’Ouzbékistan, dirigeant la 5ème Symphonie de Beethoven et le Concerto pour piano n°1 de Liszt. L’année suivante, il dirige son premier opéra, Carmen, à l’Opéra national d’Ouzbékistan. Nommé chef d’orchestre adjoint de l’Orchestre symphonique national d’Ouzbékistan en 2001, il en devient le chef principal en 2006 et décroche en 2010, à 21 ans, la deuxième place au Concours international de direction d’orchestre Gustav Mahler à Bamberg. Directeur musical et artistique de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg depuis septembre 2021, il est également directeur artistique de l’Orchestre philharmonique de Tekfen. Kapellmeister à la Deutsche Oper am Rhein de 2015 à 2021. Il a été́ durant cette période invité à diriger des orchestres tels que notamment, l’Orchestre Philharmonique de Londres, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, et, en Amérique du Nord, les orchestres symphoniques de Toronto, Houston et de l’Utah. Parmi ses engagements récents et à venir, il dirigera des concerts avec des orchestres prestigieux en Europe, au Japon aux États-Unis et eb Corée du Sud. Très actif également dans le répertoire d’opéra, Aziz Shokhakimov fera en 2022/23 ses débuts à l’Opéra national de Paris en dirigeant Lucia de Lammermoor de Donizetti. Récompensé́ en août 2016 du prestigieux prix des jeunes chefs d’orchestre du Festival de Salzbourg (il avait été́ sélectionné́ parmi plus de cent candidats), il a dirigé́ en 2019 la cérémonie d’ouverture du festival avec Patricia Kopatchinskaja.
Alexandre Kanthorow arrive sur scène avec une allure décontractée et un beau sourire qui cachent une grande concentration. Son jeu, profond et riche, est époustouflant. Certes virtuose – à ce stade ils le sont tous plus ou moins –, mais avec une puissance, une subtilité, un legato qui met en valeur chaque note, une extraordinaire musicalité et une grande précision. Un jeu qui provoque, très au-delà de la virtuosité, une intense émotion. Un jeune génie, mot que j’utilise sans le galvauder, qui, à son âge, a déjà un passé et un magnifique avenir. L’amphithéâtre du parc du château de Florans était comble avec ses 2020 places.
Il nous a interprété en bis :
Gluck / Sgambati : Orphée et Euridice Wq.30
Liszt : 2ème année de Pèlerinage – Italie S 161 « Sonetto 104 Del Petrarca »
Stravinsky / Agosti : L’oiseau de feu : III Finale