Auteur : Ken Loach est un réalisateur, scénariste, acteur, de 87 ans. Connu comme cinéaste engagé il s’intéresse surtout aux laissés-pour-compte de la société et donne une voix à ceux qui ne l’ont pas. Auteur d’une quarantaine de films il est un habitué de la croisette avec quinze films sélectionnés. Il a reçu au total 14 prix dans les principaux festivals européens, dont : un Ours d’Honneur à la Berlinale (2014), le Lion d’Or d’Honneur à la Mostra de Venise (1994). À Cannes deux Palmes d’or pour Le vent se lève (2006) et Moi, Daniel Blake (2016), le Prix du jury pour Hidden Agenda (1990), Raining Stones (1993) et La part des Anges(2012), le Prix du jury œcuménique pour Looking for Eric (2009). Il revient à Cannes en 2023 dans la sélection officielle avec The Old Oak.
Interprètes : Dave Turner (TJ Ballantyne) ; Ebla Mari (Yara, réfugiée syrienne).
Résumé : TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.
Analyse : Ken Loach nous dit que c’est son dernier film, mais faut-il le croire ? En tout cas, du haut de ses 87 ans, le réalisateur britannique garde sa combativité pour dénoncer inlassablement les infamies de notre société et la situation des plus démunis ou des opprimés qui ont toujours été au cœur de son œuvre. Cette fois-ci il aborde un sujet éminemment d’actualité : l’arrivée d’immigrants dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre et les réactions qu’elle suscite. Il dénonce le racisme à l’égard de ces réfugiés syriens qui ont fui la guerre et qui ont tout perdu. Un groupe d’individus se montre hostile, agressif, et tient des discours nauséabonds, tandis que d’autres membres de la communauté, dont le propriétaire du pub The Old Oak, sont pleins de compassion à leur égard et s’organisent pour les aider. Mais pas seulement, ils donnent également à manger aux enfants des pauvres du village. Un film très sentimental, plein d’humanité, du pur Ken Loach, avec des passages très émouvants. On a pu reprocher au réalisateur son manichéisme. Il est vrai qu’il a d’un côté les racistes qui rejettent les étrangers et de l’autre les généreux qui accueillent chaleureusement ces familles et se mobilisent pour les aider en leur rendant leur dignité. Mais Ken Loach ne se livre pas à une satire ; il dénonce simplement la triste réalité sociale. Ce n’est pas manichéen que de prendre parti en dénonçant la part sombre de notre humanité. Dans son film les humanistes font taire les racistes. C’est malheureusement un monde utopique que décrit le réalisateur, comme s’il voulait infléchir une réalité, hélas trop triste, et garder l’espoir d’un monde meilleur. Le réalisateur et Paul Laverty, son fidèle scénariste utilisent le cinéma pour montrer que le vivre ensemble et la solidarité profonde entre les êtres peuvent exister. Un très beau message d’espoir et d’humanité.
Sacré vieillard ! que je t’aime!
Tout fait d’accord avec toi
il essaie de finir avec une belle note d’humanité et il a raison