Auteur : İlker Çatak est un réalisateur allemand de 40 ans. Il fait ses études de cinéma à Berlin et commence par des courts métrages. Son film de fin d’études Sadakat (2014) a obtenu l’or à l’Oscar des étudiants. Il réalise en 2017 son premier long métrage, Dans la cour des grands. La salle des profs est son cinquième long métrage qui a sélectionné à la Berlinale 2023 et a représenté l’Allemagne aux Oscars.
Interprètes : Leonie Benesch (Carla Nowak) ; Michael Klammer (Thomas Liebenwerda) ; Rafael Stachowiak (Molosz Dudek) ; Anne-Kathrin Gummich (Dr Bettina Bohm).
Résumé : Dans le huis-clos d’un collège allemand Carla Nowak est la professeure principale d’une classe de cinquième. Une série de vols sont commis dans la salle des professeurs. Carla mène sa propre enquête et filme en cachette la salle des profs à l’aide de son portable. Ce qu’elle découvre va bouleverser ce petit monde, les enseignants, le personnel et les élèves.
Analyse : Un film subtil qui soulève bien des problèmes dont celui du racisme latent car Carla est d’origine polonaise. Un film qui décrit parfaitement les coulisses d’une profession. Une mise en scène directe et rigoureuse qui met l’accent sur ce huis-clos étouffant (image en 4/3) et montre comme victime, non pas du vol mais de ses conséquences, Carla qui est jeune, fragile et discrète, remarquablement interprétée par Leonie Benesch. Elle a une haute idée de sa fonction mais va se retrouver seule contre tous dans une atmosphère glaçante. Dans cette salle des profs, théâtre de violences psychologiques, de rumeurs, de non-dits, Çatak a construit un thriller psychologique captivant. Il a évoqué, au-delà du collège, toute la société allemande avec l’influence des réseaux sociaux, la falsification par les médias, le journal du collège qui tronque les propos de la professeure, les citoyens qui s’érigent en juges et réclament justice. Un film ouvert et propice à la discussion car sans solution ; on ne saura jamais la vérité.