FESTIVAL DE CANNES 25 mai

Les graines du figuier sauvage

Mohammad Rasoulof est un réalisateur iranien qui est peu apprécié par le régime des mollah car sa filmographie montre le plus souvent une image sans concession de son pays. Il est connu du festival de Cannes car il y a été sélectionné plusieurs fois dans la section Un certain regard : en 2011 son film Au revoir remporte le prix de la mise en scène, en 2013 son film Les manuscrits ne meurent pas est sélectionné et remporte le prix FIPRESCI en 2017 Un homme intègre a reçu le prix Un certain regard. Le 8 mai 2024, il est condamné à une peine de huit ans de prison, dont cinq applicables, pour « collusion contre la sécurité nationale ». Son film « The seed of the sacred fig » a été sélectionné en compétition officielle. Les autorités iraniennes ont convoqué des membres de l’équipe du film pour les interroger et ont subi des pressions pour retirer le film des compétitions internationales.  

J’ai pu voir Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof. Sans redire ce qu’a longuement divulgué la presse, Mohammad Rasoulof, qui a fui l’Iran ce mois-ci après une condamnation à la prison ferme, est venu à Cannes présenter son film, avec une très émouvante montée des marches. Son film est un chef d’oeuvre. Oeuvre politique certes, mais oeuvre de cinéma, puissante, véritable coup de poing, menée avec intelligence et efficacité. Un film que le réalisateur a réussi à faire sur place avec la discrétion voulue pour qu’il échappe à la vigilance des censeurs.

En résumé : en Iran une famille avec un père imam juge d’instruction, une mère et deux filles, se divise autour du mouvement Femme, Vie, Liberté. Puis l’histoire tourne au thriller autour d’un pistolet disparu. Rasoulof a utilisé des vidéos sauvages tournées pendant l’insurrection où l’on entend des slogans hostiles au régime des mollahs, où l’on voit la répression féroce qui s’est déchainée contre les manifestants et les manifestantes. La fin que je ne dévoilerai pas montre la confiance que le réalisateur a en la jeunesse de son pays capable de modifier l’avenir. À la fin de la projection on a une furieuse envie de crier Femme, Vie, Liberté !

Ce film mériterait largement la Palme d’or

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