Montpellier Danse 26 juin

DEEPSTARIA

Né en 1970, Wayne McGregor est un chorégraphe et metteur en scène britannique de renommée mondiale, reconnu pour ses innovations dans la danse contemporaine. Sa curiosité insatiable pour le mouvement l’a conduit à collaborer avec diverses disciplines artistiques, scientifiques et technologiques, façonnant des œuvres surprenantes et multidimensionnelles. En 1992, il fonde Random Dance, devenu le Studio Wayne McGregor. La Company Wayne McGregor est un laboratoire d’expérimentation collaborant avec divers domaines artistiques, technologiques et scientifiques, où il développe son style distinctif, explorant les capacités du corps avec une précision accrue à travers plus de trente œuvres présentées en tournée mondiale. Depuis 2006, McGregor est chorégraphe résident du Royal Ballet, où il a créé plus de 20 œuvres acclamées pour leur reconfiguration audacieuse du langage classique. Il est également sollicité par les plus grandes compagnies de ballet du monde, ainsi que pour des productions théâtrales, opératiques, cinématographiques, musicales, et télévisuelles. 

En exergue du programme, cette citation de Carlo Rovelli : « Voyageons au cœur d’un trou noir. Glissons au-delà de sa frontière, l’horizon, et dégringolons – encore et encore – dans cette fissure de l’univers. » 

Deepstaria, titre inspiré par une espèce énigmatique de méduse au nom à consonance stellaire, est en effet sous le signe du noir intense. « Depuis la nuit des temps, l’homme est fasciné par le vide. Des profondeurs de la mer à celles de l’espace, ces zones sombres et mystérieuses enflamment à la fois notre imagination et notre désir d’explorer notre monde jusqu’à ses limites » nous indique le programme. Pour Wayne McGregor « En voyageant au-delà de nous-mêmes, nous recherchons des connaissances pour éclairer et développer notre condition humaine. En même temps, ces espaces d’une noirceur infinie, semblables à des utérus, sont étrangement familiers – ils font résonner des connexions oubliées au plus profond de nous-mêmes et éveillent, peut- être, de faibles échos d’états inconscients de l’être, flottant dans des lieux d’avant et d’après.» Le chorégraphe a l’ambition de créer une danse pure, sensorielle et méditative, qui nous confronte à notre relation profonde avec le vide et notre propre mortalité. La première partie est en effet sous le signe du noir, utilisant la technologie Vantablack sur scène pour créer une obscurité insondable, la seconde plutôt du blanc avec des costumes transparents indifférenciés pour les danseurs et les danseuses, et la troisième sous le signe de la couleur, bleue et rouge. Une chorégraphie qui mêle les solos, les duos, les parties dansées par la troupe (cinq danseuses et quatre danseurs), dans une technique précise, parfaite et une belle dynamique. La musique, animée du concepteur sonore oscarisé Nicolas Becker et du producteur de musique LEXX, crée un paysage sonore continuellement recomposé et interprété par le moteur audio numérique révolutionnaire Bronze AI. De cette expérience nait une musique très puissante, omniprésente, à la tonalité métallique qui stérilise toute émotion. Un beau spectacle qui reste en surface.

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