La Roque d’Anthéron 5

L’orchestre national Avignon-Provence, sous la direction de Debora Waldman, a interprété en première partie Mozart : Ouverture de Don Giovanni, puis Johann Nepomuk Hummel,  Concerto pour piano n°2 en la mineur opus 85 (C’est un compositeur et pianiste autrichien trop peu connu, né le 14 novembre 1778 à Presbourg et mort le 17 octobre 1837 à Weimar. Élève de Mozart, de Haydn et de Salieri, il est considéré comme l’un des meilleurs pianistes de concert d’Europe de son temps), avec David Kadouch au piano. En seconde partie l’orchestre a interprété Beethoven : Symphonie n°7 en la majeur opus 92.

Né en 1985, David Kadouch se forme auprès d’Odile Poisson au Conservatoire de Nice. Il intègre à 14 ans le CNSMD de Paris, qui lui décerne un Premier Prix dans la classe de Jacques Rouvier, et se perfectionne auprès de Dmitri Bashkirov à l’École Reina Sofia de Madrid, bénéficiant des conseils de maîtres tels que Murray Perahia, Maurizio Pollini, Maria João Pires, Daniel Barenboim, Elisso Virsaladze et Itzhak Perlman. Finaliste du Concours de Leeds 2009, il est lauréat de l’Adami et de la Fondation Natexis Banques Populaires ; nommé dans la catégorie “Révélation Jeune Talent” aux Victoires de la Musique Classique 2010, il est en outre “Young Artist of the Year” aux Classical Music Awards 2011. Invité en récital de grands festivals tels que le festival de musique contemporaine de Lucerne, Klavier-Festival Ruhr, Gstaad, Verbier, La Roque d’Anthéron, Montpellier, Piano aux Jacobins ou La Folle Journée, applaudi également en Chine, il est un partenaire privilégié en musique de chambre notamment de Renaud et Gautier Capuçon, Edgar Moreau, Patricia Kopatchinskaja … et de grands quatuors tels Ébène, Modigliani ou Ardeo. Soliste aux côtés de prestigieuses formations orchestrales, il a joué sous la direction de chefs tels David Zinman, Marc Minkowski, Myung-Whun Chung, Daniele Gatti ou Marc Albrecht. 

J’ai beaucoup apprécié le jeu de David Kadouch, que par le passé j’avais trouvé trop sage. Technique bien sûr, mais non dépourvu d’émotion et de sensibilité. Avec une simplicité, une grande gentillesse vis-à-vis de son public, ce qui n’est pas toujours le cas dans ces instances.

En bis, il nous a interprété Chopin, Valse en do dièse mineur, Op. 64, No. , « valse pure »puis Fanny Mendelssohn Hensel (dont Mendelssohn était le frère nous a-t-il dit avec humour), Mélodie, Op. 4, No. 2 en do dièse mineur.

Née au Brésil, Debora Waldman grandit en Israël, puis en Argentine. À 17 ans, elle dirige pour la première fois et décide de s’orienter vers la direction d’orchestre. Formée au CNSMD de Paris, elle est entre 2006 et 2009 l’assistante de Kurt Masur à l’Orchestre National de France. Nommée en 2008 “Talent Chef d’Orchestre” par l’ADAMI, elle reçoit en 2011 une distinction de la fondation Simone et Cino del Duca, sous l’égide de l’Académie des Beaux-Arts. Prenant en septembre 2020 ses fonctions de Directrice musicale de l’Orchestre national Avignon-Provence – contrat renouvelé jusqu’en 2026 -, elle devient la première femme placée à la tête d’un orchestre national permanent français. Nommé en outre Cheffe Associée à l’Opéra de Dijon après un éblouissant Don Pasquale au printemps 2022, elle a également dirigé l’Orchestre de Dijon-Bourgogne lors des 30èmes Victoires de la Musique Classique en mars 2023. Récemment, elle a dirigé l’Orchestre national de Lyon au Festival de La Côte-Saint-André, et précédemment l’Orchestre National de France, le Philharmonique de Radio France, l’Orchestre Symphonique de Hambourg, la Staatskapelle de Halle, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre des Pays de Savoie et l’Orchestre Lamoureux au Théâtre des Champs-Élysées. Soucieuse de porter un message de paix, elle a dirigé le concert “Thessalonique, carrefour des civilisations” en l’honneur de l’amitié arabo-israélienne ; cheffe dynamique, elle s’engage également dans la transmission via le projet Démos de la Philharmonie de Paris. 

Elle dirige d’une manière originale et efficace. La baguette en main droite et la main gauche, souple et élégante qui donne le tempo aux instruments. Une belle découverte.

L’orchestre a interprété en bis Mozart : Contredanse, K. 609 en do majeur « Non più andrai »

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