A real Pain

Auteur : Jesse Eisenberg, né en 1983, est un acteur, dramaturge, réalisateur et romancier américain d’origine polonaise. Alors qu’il est accepté à la prestigieuse New York University, il préfère mettre de côté ses études pour travailler l’un des personnages principaux du,film Roger Dodger. Il commence alors une importante et talentueuse carrière d’acteur. C’est en 2009 que le jeune acteur crève l’écran, notamment avec le premier rôle d’Adentureland, mais surtout en 2010 où il est le héros de David Fincher dans The Social Network, incarnant l’inventeur de Facebook, Mark Zuckerberg. Il a ensuite cumulé des rôles, principaux ou secondaires, travaillant avec des cinéastes reconnus, notamment Woody Allen, Joachim Trier ou Kelly Reichardt. Il réalise en 2022 son premier film When you finish saving the world présenté à la Semaine de la Critique en 2022, mais qui n’avait connu qu’une sortie VOD. A real Pain est son second film qui a été projeté avec succès dans plusieurs festivals, dont La-Roche-sur-Yon et Sundance. Kieran Culkin a obtenu un Golden Globes pour son rôle de Benji.

Interprètes : Jesse Eisenberg (David) ; Kieran Culkin (Benji).

Résumé : Deux cousins, David et Benji, se retrouvent pour un séjour d’une semaine en Pologne, afin de retrouver les traces de la souffrance de leur famille, et les lieux de vie de leur grand-mère, récemment décédée. Mais ils ont des caractères diamétralement opposés, ce qui va créer des tensions tout au long de ce voyage avec en toile de fond l’histoire de leur famille juive. 

Analyse : On peut être très agacé.e.s au début du film par le personnage de Benji, sorte de vibrion insupportable et, au fil de l’action, il finit par être émouvant et très attachant car on sent chez lui une hypersensibilité et une grande souffrance, soigneusement cachées par une fausse joie de vivre. Eisenberg a réalisé un film profondément touchant, qui va de la satire à la comédie, avec des moments légers et drôles, des moments profonds de forte émotion. Sa force est de n’apporter aucune réponse aux problèmes qu’il pose, mais d’inciter le spectateur à la réflexion. Il aborde une multitude de thèmes complexes comme la transmission du traumatisme entre générations, le sens de ces « pèlerinages » sur les lieux de l’holocauste qui pour certains relèvent plus du tourisme et du voyeurisme que de l’hommage ou du souvenir. L’idée de la visite en tour operator du camp de concentration où leur grand-mère a été déportée est atypique et pourrait être dérangeante. Mais le réalisateur la traite avec intelligence, habileté et surtout beaucoup de pudeur. Un film indépendant, très bien écrit, lucide, sincère, modeste mais profond, avec une mise en scène sobre et généreuse et une étude subtile de l’évolution de la relation entre les deux cousins. Un film qui sait se faire aimer.

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