Jann Gallois, née en 1988, est issue d’une famille de musiciens. Très jeune elle étudie le violon, le piano, le basson, puis le cor. A 15 ans elle décide de pratiquer le hip hop qu’elle apprend sur le terrain. Tout en menant des études de mathématiques et de physique, elle prend aussi des cours de danse contemporaine. Elle devient danseuse et est remarquée dans des créations de Sébastien Lefrançois, Sylvain Groud, Sébastien Ramirez ou Angelin Preljocaj. En 2012 elle se lance dans la chorégraphie et fonde sa compagnie qu’elle baptise BurnOut. Elle conçoit notamment deux solos, P=mg en 2013 sur la force gravitationnelle, puis Diagnostic F20.9 en 2014, sur la schizophrénie, qui lui a valu le titre de “meilleur espoir chorégraphique de l’année” par le magazine allemand Tanz. Puis elle conçoit et chorégraphie un duo, Compact, présenté en 2016 qui marque les esprits : deux corps de danseurs continuellement en mouvement s’entremêlent, comme aimantés l’un à l’autre. La même année, elle crée le trio Carte Blanche, performance interactive avec deux autres danseuses. En 2017, elle signe sa première pièce de groupe, Quintette, qui joue avec les possibilités d’union et de désunion de cinq corps. En 2018, avec Kader Attou et Maki Munetaka , elle monte un spectacle de hip-hop à la japonaise, Triple Bill #1. En 2019 elle crée Samsara, création produite par le Théâtre National de la Danse Chaillot dont elle est artiste associée depuis 2017. Elle a également été́ artiste associée à la Maison de la Danse de Lyon sur la saison 2018-2019 et est actuellement associée au Théâtre Paul Éluard de Bezons ainsi qu’à la Scène nationale de Beauvais depuis janvier 2020.
Ineffable, sa nouvelle création consiste en un solo – interprété́ par elle-même – qui tend, comme le titre le suggère, à traduire ce qui ne peut s’exprimer par les mots. Le spectacle commence par des percussions dont Jann Gallois joue avec un cérémonial très japonisant, le fameux wadaiko, art multiséculaire du tambour japonais, Elle joue également du cor, du piano numérique, du didgeridoo, accompagnée de synthétiseurs. Passionnée de philosophie bouddhiste elle danse ensuite sur des musiques orientales avec des gestes des mains, sur le rituel des mudras, ce « yoga des mains » porteur d’un langage orné de symboles, qui rappellent ceux employés traditionnellement par les bouddhistes et qu’elle fusionne avec la danse hip hop. Puis sur des musiques à caractère sacré venant d’Occident ou d’Orient elle dit par sa danse ce qui ne peut être exprimé par des mots. Musiques de divers horizons, y compris un concerto de Beethoven sur lequel elle imagine une chorégraphie réjouissante. « Ainsi, j’ai l’intime conviction que chacune des musiques minutieusement sélectionnées pour cette création ont été́ écrites par un esprit aspirant à quelque chose de plus grand que simplement satisfaire ses désirs mondains. Bien que leurs formes diffèrent, le fond et la puissance de ces musiques ne sont en rien éloignés puisqu’elles sont le reflet d’une seule et même chose : notre essence immortelle » nous dit-elle.
J’aime beaucoup les créations de Jann Gallois, vues souvent à Chaillot. Néanmoins il manque à Ineffable une fluidité, un lien entre les diverses danses qui empêchent un total enthousiasme.