L’orchestre de chambre de Paris sous la direction de Lars Vogt (voir la fiche précédente) était encore au programme de cette soirée consacrée à Mozart : le Concerto pour piano et orchestre n°12 en la majeur K. 414 avec Mario Häring au piano, le Concerto pour piano et orchestre n°24 en ut mineur K. 491 avec Lars Vogt à la direction et au piano et la Symphonie n°41 en ut majeur K. 551 “Jupiter”
Né en 1989 dans une famille de musiciens germano-japonaise, Mario Häring fait ses études à l’Institut Julius-Stern de l’Université des Beaux-Arts de Berlin. Il poursuit sa formation auprès de Karl-Heinz Kämmerling et Lars Vogt à la Hochschule für Musik de Hanovre, qui lui décerne en 2017 son Master de Piano avec mention, et suit parallèlement en master classes l’enseignement de grands musiciens. Lauréat depuis 1995 de seize Premiers Prix tant en soliste que chambriste, il a donné en 2003 à Berlin un premier concert avec les Berliner Symphoniker. Il s’est produit depuis dans des salles prestigieuses en Allemagne et au Japon. Invité de grands festivals, il a été au printemps 2017 le premier Artiste en résidence du nouveau festival Alpenarte de Schwarzenberg. Sa carrière internationale l’a mené dans de nombreux pays en Europe, en Chine, aux États-Unis, au Japon et en Namibie. Passionné de musique de chambre – passion qu’il partage avec le violoniste Noé Inui -, Mario Häring a remporté en 2018 le 2ème Prix du Concours international de piano de Leeds et le Prix Yaltah Menuhin pour ses performances exceptionnelles en demi-finale de musique de chambre.
L’interprétation de Mario Häring était techniquement impeccable. Mais à ce stade ils maîtrisent tous parfaitement le jeu. Toutefois son interprétation m’a paru manquer de maturité, de profondeur. Un jeu très classique. La différence entre tous ces interprètes virtuoses est l’émotion, la profondeur qu’ils arrivent à nous transmettre et nous faire ressentir.
En revanche c’est bien ce qu’exprimait le jeu de Las Vogt qui tout en dirigeant son orchestre avec la même énergie et la même sensibilité que la veille, nous a donné une interprétation enthousiasmante, pleine de nuances et d’émotion. C’est une découverte pour moi à La Roque d’Anthéron (voir la fiche La Roque d’Anthéron 12, du 7 août 2019). Il a l’air très proche de ses musiciens qui semblent le lui rendre. Une anecdote. Lors d’un rappel il est revenu sur scène avec une flute à champagne qu’il a très élégamment offerte à l’un des musiciens. Tout le monde a cru à un anniversaire ; le musicien, rencontré à la fin du concert dans la parc, m’a dit que c’était pour son départ à la retraite et n’a pas tari d’éloges sur Lars Vogt, insistant surtout sur sa grande humanité. Ce qui ne m’a pas surprise.
En bis : Mario Häring et Lars Vogt ont interprété la Valse n°15 op. 39 pour piano à quatre mains de Brahms,
L’Orchestre de chambre de Paris, Les Boréades – Contredanse en rondeau de Rameau