Une soirée dédiée à Mozart avec de fameux interprètes. Le Concerto pour piano et orchestre n°9 en mi bémol majeur K. 271 “Jeune homme” interprété par Plamela Mangova, et le Concerto pour piano et orchestre n°26 en ré majeur K. 537 “du Couronnement”, interprété par Abdel Rahman El Bacha, avec l’Orchestre Philharmonique de Marseille sous la direction de Lawrence Forster.
J’ai eu le plaisir d’écouter à plusieurs reprises Plamena Mangova dans ce festival. Née en 1980 en Bulgarie, elle a été l’élève de Dmitri Bashkirov à l’École Supérieure de Musique Reine Sofia de Madrid, et d’Abdel Rahman El Bacha à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth en Belgique. Elle est lauréate des concours internationaux Paloma O’Shea de Santander, Vittorio Gui de Florence et Reine Elisabeth de Bruxelles, dont elle remporte en 2007 le 2ème Prix. Concertiste accomplie, elle joue régulièrement avec des orchestres philharmoniques prestigieux, tels de Radio France, de la BBC, du Luxembourg ou de la RAI de Turin, sous la direction de chefs prestigieux, tels Sir Colin Davis, Myung-Whun Chung, ou Jean-Claude Casadesus. Elle est également invitée à de prestigieux festivals. L’ensemble de sa discographie a été saluée par la presse et a reçu de nombreuses récompenses (Supersonic Prize, Diapason d’Or).
Son jeu est toujours aussi brillant, tout en rondeur, intelligence et sensibilité, sans manquer d’énergie et de vigueur.
La réputation d’Abdel Rahman El Bacha n’est plus à faire. Né à Beyrouth en 1958 dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian. À 10 ans, il donne son premier concert avec orchestre et Claudio Arrau lui prédit une grande carrière. Admis au CNSMD de Paris, il est récompensé de quatre Premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint) et remporte à 19 ans le prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique, qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière internationale. Cet artiste franco-libanais se produit dans les salles de concert les plus prestigieuses et les meilleurs festivals de musique classique du monde. C’est un habitué du Festival de La Roque d’Anthéron. Il joue sous la direction de grands chefs avec les meilleures formations. Il a reçu en 1983, des mains de Mme Prokofiev, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des premières œuvres de Prokofiev, paru chez Forlane. Abdel Rahman El Bacha est également un compositeur. Il dit à ce propos : « La plupart de mes pièces sont une mise en forme de quelques improvisations, inspirées par la vie et sorties du cœur ; musique sans apprêts, parfois simple comme une chanson. Le style voyage entre le Proche-Orient qui m’a donné le jour, l’Espagne, et un doux romantisme redevable à Schumann. » Un album entièrement consacré à ses œuvres est paru chez Mirare en février 2018.
J’ai de nouveau apprécié l’exceptionnel talent de ce pianiste. Son jeu est sensible et sa virtuosité n’empêche pas l’émotion. Il est de plus d’une grande et appréciable simplicité.
Lawrence Foster est un chef d’orchestre américain, né à Los Angeles en 1941. Dès l’âge de 18 ans il dirige le ballet de San Francisco et commence à conduire des orchestres aussi prestigieux que l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre symphonique de Houston ou l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. Il est à l’heure actuelle un des meilleurs interprètes de la musique de Georges Enesco. Depuis 2002, il est directeur musical de l’orchestre de la Fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne. Il a été nommé en 2007 directeur musical de l’Orchestre et de l’Opéra national de Montpellier Languedoc Roussillon. En 2012 il est nommé directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Marseille et lui a donné une stature internationale. Il a dirigé de grands orchestres comme les Orchestres symphoniques de Jérusalem, Houston, Barcelone et Lausanne. Passionné d’opéra il a également dirigé de nombreuses productions lyriques. Sa direction est dynamique et douce. Il n’a pas manqué de nous offrir sa pointe d’humour traditionnelle.
En bis Plamena Mangova nous a merveilleusement interprété le fameux Nocturne en do# mineur, n°20 de Chopin. Abdel Rahman El Bacha a joué la Petit Gigue en sol majeur K.574 de Mozart et Parlez-moi d’amour de Lucienne Boyer / El Bacha. Une adresse d’amour au public qui a été très appréciée.