Emmanuel Gat, né en 1969 en Israël, est un chorégraphe de danse contemporaine. Ancien sportif, il étudie la musique à la Rubin Academy of Music pour devenir directeur d’orchestre et découvre la danse à 23 ans. Il travaille alors avec les chorégraphes et pédagogues israéliens Liat Dror et Nir Ben Gal. Ses premières chorégraphies à succès datent du début des années 2000, mais il sera particulièrement remarqué grâce à la création de son Sacre du printemps et de Voyage d’hiver qui seront récompensés en 2006 par un Bessie Award. Il fonde sa propre compagnie Emanuel Gat Dance en 2004 à Tel Aviv, avant de s’établir en France, avec sa famille (sa femme et ses cinq enfants), à la Maison de la danse intercommunale d’Istres en octobre 2007. Il collabore également avec des compagnies internationales comme invité. En 2013, il est l’artiste associé du Festival Montpellier Danse pour lequel il chorégraphie quatre pièces très remarquées. Il est également artiste associé à Chaillot-Théâtre national de la danse et à la Scène nationale d’Albi. En 2018, il crée avec l’Ensemble Modern Story Water à la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon (voir la fiche du 25 juillet 2018). En 2020, en pleine pandémie, il créé LOVETRAIN2020, une œuvre pour quatorze danseurs sur la musique de Tears For Fears. Il est actuellement artiste associé à l’Arsenal – Cité Musicale de Metz. Son travail est très lié à la musique qu’il extrait de son époque pour conforter son œuvre chorégraphique innovante.
Il présente à Montpellier danse une création Act II&III or The Unexpected Return Of Heaven And Earth sur l’œuvre de Puccini, Tosca. Il a choisi l’acte II et III de l’enregistrement historique de 1965 avec Maria Callas, Tito Gobbi et Carlo Bergonzi, sous la direction de Georges Prêtre.
Son spectacle se divise en deux parties comme les actes II et III du livret. L’acte II étant musicalement coupé en onze parties, le chorégraphe met en scène des numéros solos qui s’enchainent de onze danseurs et danseuses nu.e.s évoluant de manière indépendante sans que la musique soit nécessairement un guide, mais plutôt une illustration de tous les thèmes abordés dans l’opéra, l’amour, la jalousie, la trahison, la mort. « Ce n’est pas narratif, mais ce qu’expriment musique et voix colorent différemment la chorégraphie. La puissance narrative passe par les chanteurs et le cerveau du spectateur fait une sorte de correspondance… Il y a eu un travail de composition très spécifique de chacun de ces solos par rapport à la musique » explique le chorégraphe
A l’acte III l’ensemble, 4 danseuses et 7 danseurs, se retrouve réuni sur scène avec des groupes qui expriment les thèmes de l’opéra, y compris la violence. Une magnifique chorégraphie, toutefois trop riche car les interprètes dispersés par groupes sur scène expriment chacuns sa propre danse de sorte que le spectateur peine à voir l’ensemble du spectacle.