Film de Ken Loach, 2014
On peut dire que Ken Loach est parmi les « recordmen » du Festival en terme de participations : le cinéaste britannique compte pas moins de 17 sélections, depuis 1970 ! Il a reçu 6 prix, dont une Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève et une autre en 2016 pour I, Daniel Blake.
De nouveau ce cinéaste très engagé politiquement à gauche, évoque le conflit irlandais dans les années 20 et 30. Dans le vent se lève le cinéaste racontait l’histoire d’un petit groupe d’activistes de l’IRA et, en particulier de deux frères, qui sont d’abord unis contre l’occupant britannique et qui se déchirent ensuite. Le récit se déroule dans les années 20. On peut dire que les deux œuvres sont complémentaires. Le cinéaste s’est inspiré ici de la pièce « Jimmy Gralton’s dancehall » de Donald O’Kelly et revient sur l’histoire d’un activiste communiste irlandais qui a pris la nationalité américaine en 1909. Il retourne sur sa terre natale en 1921 et va y ouvrir un dancing. L’État libre d’Irlande est en place. Mais cette initiative n’est pas du gout de l’Eglise et des propriétaires terriens. Il finit par être déporté aux Etats Unis en 1933, et il reste, dans l’Histoire, le seul à avoir été expulsé de son propre pays sans procès.
J’ai aimé ce film, même si parfois on peut le trouver manichéen, encore que le jeune prêtre soit beaucoup plus modéré que son ainé. De ces films qui dérangent, qui font que l’on n’oublie pas par où sont passées les luttes sociales et l’histoire des indépendances. Une belle leçon d’humanité. De belles scènes de solidarité aussi, notamment lorsque Jimmy est expulsé manu militari et que ses compagnons à vélo l’accompagnent et l’interceptent le temps d’un adieu.