
Auteur : Brady Corbet, né en 1988 est un acteur, scénariste, réalisateur américain. Il commence une grande carrière d’acteur avant de passer derrière la caméra en 2015 pour son premier long métrage, L’Enfance d’un chef. Il réalise ensuite Vox Lux (2019). The Brutalist est son troisième film qui a obtenu trois Golden Globes (meilleur film dramatique, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Adrien Brody) et est nommé dans dix catégories aux Oscars. Comme pour ses précédents films il a co-écrit le scénario avec sa femme, la réalisatrice et scénariste norvégienne Mona Fastvold.
Interprètes : Adrien Brody (László Toth) ; Felicity Jones (Erzsébet Toth) ; Guy Pearce (Harrison Lee Van Buren Sr).
Résumé : Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal. Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût.
Analyse : Bien sûr, il faut aller voir The Brutalist, un film incontournable de ce début d’année. Certes, trois heures et demie de projection, avec un entracte de quinze minutes. Mais trois heures de vie qui en valent largement la peine. Je ne ferai pas de commentaire approfondi tant a été écrit sur ce film. Je dirai simplement que c’est un film hors norme, par sa durée, par sa monumentalité, par sa densité, par son intérêt, par l’émotion qu’il peut dégager, notamment par le travail de son acteur exceptionnel, Adrien Brody (on se souvient de lui dans Le Pianiste de Polanski). Vous y trouverez les ravages de la shoah et de l’immigration, le meilleur et le pire du capitalisme américain, avec son racisme larvé sous couvert de tolérance. Des thèmes traités à travers la vie misérable et enthousiasmante de László Tóth. Bref, une œuvre puissante à mes yeux et magnifiquement réalisée.
Le personnage de l’architecte est inspiré de Marcel Breuer, architecte hongrois passé par le Bauhaus, réfugié aux États-Unis, père du modernisme dont est issu le Brutalisme. C’est un style architectural, très populaire dans les années 50 à 70, qui utilise le béton brut pour des constructions bon marché, simples, sans ornements, fonctionnelles, accessibles à tous. L’utilisateur de ce style en France a été Le Corbusier. Style honnis de Donald Trump bien sûr !